La Samaritaine
Une annulation qui en dit long...
L’annulation du PC de la Samaritaine par le Tribunal administratif de Paris vient illustrer une nouvelle fois la position de la France en matière de patrimoine. Alors que la plupart de nos voisins européens défendent résolument une conception dynamique du patrimoine en combinant formes actuelles, architectures contemporaines et héritages du passé, la France reste résolument figée dans le carcan étroit de la patrimonialisation, d’une fétichisation nostalgique du passé au risque de faire de la ville un décor immuable, un pastiche d’un passé recomposé. Au lieu de se projeter dans l’avenir et de s’interroger sur les fondements sociétaux de demain à travers la fabrication du cadre de vie d’aujourd’hui, la France semble refuser son avenir en restant rivée à un passé rassurant parce que fantasmé. Car au-delà d’un projet bloqué, la décision du Tribunal administratif de Paris paraît être l’expression d’une France bloquée dont il serait temps de réveiller les points de jeunesse, si nous ne voulons pas vieillir prématurément dans un pays muséifié.