La séparation à la source

Une solution contre les micropolluants ?

Nos stations d’épuration ne sont décidément pas faites pour traiter les micropolluants. C’est ce que démontre l’étude de l’INRAE dans un article publié dans Water Resarch (janvier 2021) et relayé par Le Monde (4 déc. 2020). Plus de 147 tonnes de micropolluants sont ainsi rejetés dans les masses d’eau française dans  5 milliard de mètre cubes d’eaux usées traitées.

Les micropolluants ? Ce sont ces molécules que l’on retrouve en très faible concentration (du picogramme par litre au microgramme par litre) et qui ont pourtant un effet non négligeable sur les écosystèmes. On y retrouve les résidus pharmaceutiques, les additifs dans les détergents, les cosmétiques mais aussi les produits phytosanitaires, les métaux, les hydrocarbures et bien d’autres encore.

L’étude s’est déjà concentrée sur 261 micropolluants organiques. Leurs effets sur les écosystèmes et la santé humaine ont été évalués. Bien que pour une bonne part de molécules, aucune donnée n’est disponible sur leur toxicité, un très petit nombre de molécule permet d’expliquer la majorité de la toxicité humaine et pour les écosystèmes.

Alors que faire ? En tout premier lieu, réduire à la source ces pollutions au maximum. Ensuite sur les usages difficilement supprimables comme les médicaments, un traitement ciblé sur les urines et les matières fécales pourrait supprimer le risque de rejet dans le milieu naturel. En effet, notre corps excrète le surplus non utilisé ou transformé des médicaments. Il serait bien plus économique en énergie de ne traiter que nos 1,5L d’urine produite par personne et par jour plutôt que nos 150L/j/pers d’eaux usées.

La séparation des urines et matières fécales pourrait ainsi répondre en partie à cet enjeu. En plus, les urines sont riches en nutriment essentiels à l’agriculture en tant que fertilisant. Une fois les résidus médicamenteux traités, un fertilisant peut être produit.

En participant au projet DESIGN, Le Sommer réfléchit à l’assainissement de demain pour répondre aux enjeux d’économie circulaire, de la limitation du changement climatique et de la qualité des cours d’eau.